Première coupe dans les prairies : Gestion de l’ensilage et qualité du fourrage
Il est bientôt temps de procéder à la première coupe dans les prairies. Après plusieurs années d’accidents climatiques, les réserves de fourrage s’épuisent dans de nombreuses exploitations laitières. Il est donc important que cette première coupe génère un fourrage de bonne qualité.
Quelle que soit la culture, l’enjeu d’une récolte est de trouver le parfait équilibre entre le rendement, la qualité et les coûts de récolte. En élevage laitier, l’ensilage d’herbe est l’un des socles de l’alimentation des animaux. Mais pour que cette base soit solide, la moitié de la culture principale doit être au stade épi ou pousse de la panicule pour les ensilages à haut rendement. La teneur en Matière Sèche (MS) doit être comprise entre 30 et 40 %. Un dépassement ou une valeur inférieure à ce pourcentage peut avoir un effet négatif sur la qualité de l’ensilage, et donc sur l’alimentation.
En outre, les conditions météorologiques sont un facteur important à considérer pendant la récolte de fourrage. La question est de savoir s’il faut récolter un peu plus tôt au risque de ne pas obtenir le rendement maximal, ou récolter plus tard au risque de perdre en qualité du fourrage. Le choix de l’additif d’ensilage se fait également en fonction des conditions météorologiques. Par exemple, en cas de températures basses persistantes et de faible rayonnement solaire, seules quelques bactéries lactiques sont présentes sur la culture pendant la fauche. Pour garantir un ensilage riche en nutriments et digestible, et pour éviter une post-fermentation, l’ajout de bactéries lactiques sera dès lors conseillé.
Augmenter la qualité du fourrage dès la première coupe
Nous l’avons évoqué, la gestion des éléments nutritifs peut garantir le rendement et la qualité du fourrage dès la première coupe. Le moment, les quantités et les formes d’azote et de soufre administrés jouent un rôle primordial. Le lisier de l’exploitation, qui a une action lente, doit être complété par un engrais minéral. Des essais ont montré qu’une bonne stratégie de fertilisation peut même doubler le rendement des prairies.
Il est important d’appliquer la première dose au printemps, lorsque les réserves d’éléments nutritifs du sol sont peu disponibles, mais que les graminées fourragères doivent accumuler une masse végétale importante en peu de temps. Un engrais minéral contenant des nitrates et des sulfates fournit des nutriments rapidement disponibles aux racines. Le choix de la forme d’azote est ici significatif : Le nitrate d’ammonium agit rapidement et sans pertes d’ammoniac par dégazage. L’urée, en revanche, peut être problématique lors des années sèches, car les pertes d’ammoniac sont élevées. Le soufre, quant à lui, aide les graminées à utiliser l’azote proposé, il assure des rendements plus élevés et augmente la teneur en protéines brutes de l’ensilage.
Plusieurs paramètres décrivent la qualité d’un ensilage d’herbe : la teneur en énergie et en protéines brutes, la fibrosité, la teneur en glucides, la teneur en minéraux et en substances actives, la qualité de la fermentation et la stabilité aérobie de l’ensilage. Afin de garantir la stabilité de ces paramètres et par conséquent la réussite de l’ensilage, la procédure de récolte doit être conçue de manière optimale à toutes ses étapes. L’enregistrement automatique des activités permet d’analyser et optimiser l’utilisation des machines afin de mieux maîtriser le coût des fourrages.
Suite à la première coupe, vous devrez probablement réensemencer certaines zones. Cette étape est importante car elle permet d’éviter la propagation de mauvaises herbes.

Les éléments à considérer pour une bonne gestion de l’ensilage ?
Une gestion du chantier d’ensilage réussie de A à Z, c’est l’assurance de produire un fourrage de haute qualité. De nombreux facteurs (type de culture, entretien, fertilisation, date de récolte, préparation de l’ensilage) ont une influence directe sur le fourrage et sa conservation et par voie de conséquence sur la production laitière. Voici les dix facteurs clés à considérer dans la gestion de l’ensilage :
- Pour l’entretien des prairies, le passage du tracteur et du rouleau, une fertilisation adaptée proche du sol et un réensemencement régulier au printemps et en automne sont les opérations les plus importantes pour obtenir des cultures saines et productives.
- En cas de doute, il est préférable de choisir assez tôt le moment de coupe. Cela assure une qualité élevée également lors des coupes suivantes.
- La hauteur de coupe doit être d’au moins 8 cm, selon l’état d’entretien. En cas d’infestation par les rongeurs et pour les nouveaux semis, elle doit être plus grande. Cela réduira la saleté dans l’ensilage et stimulera les nouvelles pousses.
- Un préfanage rapide jusqu’à une teneur en matière sèche comprise entre 30 et 40 % permet un ensilage optimal avec de faibles pertes.
- La durée entre la fauche et la mise en silo doit être inférieure à 24 heures. Les teneurs en sucre diminuent considérablement en cas de durées plus longues.
- La longueur de coupe conseillée se situe entre 15 et 40 mm. Plus l’herbe est sèche et ancienne, plus la longueur de coupe est courte. Si la teneur en MS est supérieure à 40 % (ou si la teneur en fibres brutes est supérieure à 25 %), elle doit être coupée très court.
- Les additifs pour l’ensilage assurent le processus de fermentation avec des directions d’action différentes. En fonction des conditions d’ensilage (contamination, récolte trop humide ou trop sèche, froid) l’ajout d’un additif dans l’ensilage optimise le processus de fermentation.
- Un bon compactage de l’ensilage d’herbe accélère la décomposition des organismes aérobies. Dans les conditions anaérobies, la prolifération des conditions d’acide lactique est favorisée, le pH peut donc être réduit plus rapidement et les pertes de nutriments pendant le réchauffement sont moindres.
- Il faut recouvrir l’ensilage immédiatement après la fin du tassement. Tout d’abord, l’ensilage doit être recouvert d’une bâche afin d’assurer une étanchéité maximale à l’air, puis être recouverte par une bâche de silo protectrice. En cas de non-utilisation prolongée de l’ensilage, il convient de refermer le silo de manière étanche afin d’éviter de nouvelles fermentations.
- Le désilage doit être effectué avec une petite zone de coupe et donc avec le moins de dégâts possible, avec une vitesse d’avance minimale de 2 m par semaine.